DIFFÉRENT ET COMPÉTENT : COMMENT RECONNAÎTRE LES TALENTS ?

"Différent et compétent réseau" œuvre à reconnaître les compétences professionnelles des personnes accueillies en Établissement ou service d’aide par le travail (Esat). Ce dispositif représente une nouvelle voie pour dépasser la seule évaluation normative de réussite ou d’échec. Le système de notation classique convient probablement à tous ceux qui ont obtenu un diplôme. Par contre, il exclut les autres, juste porteurs de formes d’intelligences différentes. 

D’autres structures accueillent des personnes en situation de fragilité telles que les Sections d’initiation et de première formation professionnelle (Sifpro), les Structures d’insertion par l’activité économique (SIAE), les Entreprises adaptées (EA). 

    

La Reconnaissance des acquis de l’expérience (RAE) : levier de développement de la connaissance de soi et de ses capacités 

Le système normatif actuel représente un gâchis de talents, notamment pour les exclus du diplôme. Il s’agit de convaincre notre société à plus de diversités d’apprendre, en commençant par enrichir notre système d’évaluation, en intégrant pleinement la Reconnaissance des acquis de l’expérience (RAE). "Différent et compétent réseau" part du postulat que personne ne sait rien faire et que toute compétence peut être reconnue.  

Ainsi, le dispositif se décline selon trois chemins d’accès à la reconnaissance : une approche en situation de travail au cours de laquelle le candidat montre ses compétences par son geste professionnel, une approche explicative dans laquelle le candidat verbalise son activité. La troisième approche a pour objectif d’apporter la preuve de capacités à transférer ses acquis de l’expérience vers l’entreprise, après un stage. 

    

La reconnaissance des talents 

Beaucoup de gens travaillent en emploi bénévolement, mais parce qu’ils ne parviennent pas à se conformer aux exigences d’un examen, ils n’obtiennent aucune reconnaissance à la hauteur de leur compétence. "Différent et compétent réseau" permet de réparer cette blessure. En venant reconnaître en connivence avec l’Éducation nationale et l’Agriculture (organismes certificateurs) les compétences acquises par l’expérience au regard d’un diplôme. 

Ainsi, non seulement, les personnes obtiennent avec fierté leur première reconnaissance mais elles ont bien souvent envie de reprendre une formation, d’aller plus loin et d’évoluer ! 

     

Des valeurs partagées 

Grâce à une mutualisation de moyens, à la confrontation de pratiques et le partage d’idées, l’offre de services des établissements se trouve restructurée, axée davantage vers le devenir, le développement et l’évolution de la personne. Les projets d’établissement intègrent cette adaptation de l’offre qui implique un management interne dynamique où les professionnels, eux-mêmes valorisés par la démarche apprenante, progressent. Dans chacune des structures, une nouvelle culture professionnelle se construit en concomitance avec le cadre législatif stimulant des lois de 2002, et 2005 et du décret de 2009. 

Au niveau européen, la recommandation du conseil du 20 décembre 2012 relative à la validation de l’apprentissage non formel et informel préconise aux États membres de tout mettre en œuvre pour reconnaître les compétences acquises par l’expérience et reconnaître ainsi les apprentissages informels et non formels. 

     

Des outils en permanence revisités et améliorés par les acteurs du réseau 

Reposant sur des fondements conceptuels et pédagogiques aisément partageables, le dispositif est aujourd’hui également transférable vers d’autres publics en difficulté (élèves "décrocheurs"…). Par ailleurs, les outils conçus par les acteurs sont régulièrement actualisés. 

    

Une dynamique permanente de recherche, formation, action 

Régulièrement, des rencontres, colloques, tables rondes, assises sont organisés, associant lauréats, accompagnateurs, directions, partenaires, valideurs des ministères, organismes de tarification et de contrôle, chercheurs et universitaires. L’action se trouve ainsi interrogée et enrichie par tous. 

Cet engagement dans une dynamique de modélisation, mêlant formation, recherche et action, contribue à construire un langage commun, à définir et faire évoluer des concepts de référence, objectiver la démarche. À terme, il la rend transmissible et reproductible.